Avec des amis on était partis pour passer le nouvel an en Irlande. Ici on est à côté des falaises de Moher, on s’était perdus. Dans ces contrées il ne faut pas rater un embranchement et espérer en voir un autre plus tard sur la route, il faut faire demi-tour illico. Mais dans ce cas précis, cette œuvre ne serait jamais née si j’avais fait demi-tour.
C’était un petit hameau, avec des murets de pierres partout autour. La route était étroite, la journée se terminait. Des oiseaux à la Hitchcock étaient posés sur les câbles électriques, à attendre le prochain buffet.
_Il y a quoi au menu aujourd’hui ?
_Je ne sais pas mais rapproche toi, il fait froid, passe ton aile et réchauffe moi.
La dodoche, ce sont nous, les Français, paumés à chercher le truc du coin, tellement inévitable, qu’on se demande comment on a fait pour le rater.
Les falaises de Moher, c’est du solide, un bloc noir que l’océan percute, direct du droit et puis un autre du gauche. L’autre ne se protège même pas ! Il fait face tel un titan qui a tout son temps. Puis le brouillard arrive, enveloppe et efface les deux adversaires… Guinness Time !