Le Centaure de dieu est à la base le titre d’un livre de Jean Varande, que je n’ai jamais lu. Cela peut paraître étrange mais j’avais envie de donner une identité propre au titre et de me laisser porter par celui-ci. D’autres de mes œuvres ont ainsi été faites. Le Centaure est une figure mythologique antique assez brutale et surtout païenne qui ne correspond pas du tout à l’image du dieu des chrétiens. Je pensais à la figure de proue d’un navire, jaillissant de l’eau, avec en tête « le navire » de Dali qui porte aussi en lui l’hybridation. Je visitais plus tard la carrière de lumière des Baux de Provence, et j’avais l’impression d’avoir été transporté à Louxor en Égypte. L’atmosphère du lieu m’a inspiré une autre voie. Je voulais intégrer le Centaure à une paroi d’une caverne, immense, et oubliée de la mémoire, mais j’avais l’impression de m’éloigner du sujet. Goya et ses gravures me trottaient dans la tête depuis un moment, et mon frère m’avait parlé du Sagittaire qui est à la base un dieu sumérien. J’ai alors recentré l’œuvre sur le centaure, en tension, avec une auréole au-dessus de sa tête comme dans les anciennes icônes.
PS : J’ai entendu Avishai Cohen à la contrebasse la dernière fois sous les remparts de Vannes. Il a fait sonner très fort son instrument lors d’un morceau et j’ai pensé à l’arc de mon centaure, quand il laisse partir la flèche. Ça m’a fait drôle…
